[Galaal]

Puisque ce post, avec beaucoup d'humour, pose de bonnes questions je pense pouvoir y mettre ici un article d'Albert Du ROY paru dans Normandie Magazine, car je trouve qu'il pose également une bonne question avec humour mais aussi beaucoup d'efficacité dans le "verbe", alors Mesdames et Messieurs ne vous trompez pas le 29 mai !

Le grain de sel d'Albert du Roy
"Quelle est la question ?"
http://www.normandie-magazine.fr/ n°199

Quelle est la question ?

Un référendum, c'est toujours imprévisible : ça peut vous péter à la figure comme avec de Gaulle en 1969, vous filer entre les doigts comme cela faillit être le cas à propos de Maastricht, vous imposer ce dont vous ne voulez pas comme le quinquennat... Un référendum, c'est la meilleure ou la pire des choses : d'un côté, il donne le sentiment au citoyen d'être la vrai maître; de l'autre, il lui offre l'occasion de se défouler de ses aigreurs multiples.

Le problème, avec un référendum, c'est qu'il faut répondre par un seul mot, oui ou non, à une question complexe! Dans un mariage, quand le maire demande: << voulez-vous épouser X? >>, on peut répondre par un mot. Mais si la question était: << Voulez-vous épouser X, avoir trois enfants, une cuisinière Machin, la belle-mère à dîner trois fois par semaine et regarder la star Ac chaque vendredi? >>, on aimerait pouvoir répondre: << Oui, mais... >>, << Oui, à condition que... >> Au prochain référendum européen, on aimerait pouvoir répondre: oui, si les Etats membres s'engagent à unifier les législations sociales en les alignant vers le haut; oui, si l’union n'est plus seulement un grand marché mais devient aussi une puissance politique; etc. Bref, que notre << oui >> ne soit pas un blanc-seing (carte blanche), qu'il ait un sens.

Mais ce n'est pas possible, il faut prendre son parti. Et puisque la réponse ne peut être que simplissime, il faut tenter de simplifier la question. En commençant par dire ce qu'elle n'est pas. Non, le référendum ne consistera pas à dire ce que l'on pense de Chirac ou de Raffarin. Non, le référendum ne sert pas à exprimer son malaise sur la mondialisation, ses inquiétudes sur l'école, sa grogne contre les impôts, son ras-le-bol de l'arrogance du MEDEF. Non, il ne s'agit pas d'approuver ou de refuser l'adhésion de la Turquie dans dix ans. Non, cela n'a rien à voir avec le choix du meilleur candidat UMP ou socialiste pour la prochaine présidentielle.

Cette simplification est obligatoire si l'on veut éviter que le citoyen puisse lancer: << La réponse est "oui" (ou "non"), mais rappelez-moi la question! >>

Albert Du Roy.


N'est ce pas excellent ?!
Si je suis hors sujet merci de déplacer là où ça ira mieux