[Benjy]

Google.org, le "bras philanthropique de Google Inc", a déclaré hier qu'il va s'intéresser à d'autres secteurs que ceux des énergies alternatives, pour se concentrer aussi sur la santé, sur la pauvreté et sur les changements climatiques.

Au moment de son introduction en bourse en 2004, les fondateurs Larry Page et Sergey Brin s'étaient engagés à employer 1% du temps des employés et 1% de Google Inc aux bonnes oeuvres. Ce qui avait été suivi dans les faits en 2006, avec la conversion de 300 000 actions, soit environ 90 millions de dollars, pour mettre en place Google.org. Sheryl Sandberg, Directrice des Ventes en ligne de Google, a déclaré que cela a généré "du temps réel et de l'argent réel" mis au profit de Google.org dont l'objectif est d'avoir "autant ou plus d'impact que Google lui-même en a eu sur le Monde ".

Google.org collabore avec des partenaires sur cinq projets différents qui obtiendront 25 millions de dollars de subventions en plus de l'aide des employés de Google. Trois de ces projets sont nouveaux et utiliseront les technologies de l'information pour "Prévoir et Prévenir" des crises écologiques, sanitaires ou sociales dans des régions dites vulnérables. Pour débuter, l'accent sera mis sur l'Asie du Sud-Est et en Afrique tropicale. "Nous voulons apporter les avantages de la Silicon Valley à la vallée du Rift", a déclaré Larry Brilliant, Directeur Exécutif de Google.org, se référant au soutien à des projets en Afrique de l'Est. Google.org a l'ambition de changer le monde grâce à la puissance de sa maison mère, en créant une nouvelle dynamique dans le monde du mécénat comme l'a fait Google pour Internet.

Google.org finance des projets de petites et moyennes entreprises dans les pays en développement afin d'atténuer le manque de moyens financiers et ainsi de surmonter les limites du microcrédit (qui accorde généralement moins de 500$ à des groupes de villageois) et de l'aide conventionnelle. D'après M. Brilliant, cela peut comprendre des subventions de plusieurs millions dollars. Par exemple, Google.org a commencé à travailler en 2006 avec TechnoServe pour soutenir les entrepreneurs locaux au Ghana et en Tanzanie.

Dans le cadre du premier projet du plan "Prévoir et Prévenir", Google.org a fait un don de 2,5 millions de dollars au Global Health and Security Initiative (GHSI), un groupe créé par le NTI (Nuclear Threat Initiative - dirigé par le sénateur américain Sam Nunn qui lutte contre la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques), pour répondre aux menaces biologiques. Cette subvention vise à renforcer les capacités des systèmes nationaux et régionaux de surveillance des maladies dans la zone du bassin du Mékong, qui s'étend du Vietnam jusqu'au sud-ouest de la Chine. Deuxième aide, InSTEDD (Innovative Support to Emergencies, Diseases and Disasters - un groupe de réponse en cas de catastrophe) recevra 5 millions de dollars pour renforcer les systèmes d'alerte en Asie du Sud-Est afin de prévenir une nouvelle pandémie comme le SRAS ou la grippe aviaire.

Deux projets ont débuté l'année dernière avec RechargeIT, qui percevra entre 500 000$ et 2 millions de dollars pour le financement de son projet à but lucratif de commercialisation de "plug-in" pour les véhicules hybrides électriques. En novembre fut lancé le programme Renewable Energy Cheaper Than Coal (RE<C - énergie renouvelable moins chère que le charbon), soutenant les énergies dites renouvellables telle que la géothermie, l'énergie solaire, et l'énergie éolienne.

Ce jeudi, 10 millions de dollars ont été promis à eSolar (entreprise basée à Pasadena, Californie) pour développer un générateur thermique solaire permettant de remplacer une chaudière. M. Brilliant a déclaré dans une interview que Google.org ne veut pas être jugé sur la taille des subventions versées, mais sur sa capacité à contribuer à résoudre les grand problémes de ce siècle. "Si nous n'arrivons pas à donner rapidement l'alerte au sujet de la prochaine pandémie, alors nous aurons échoué", a-t-il dit. "Peu importe combien d'argent nous avons donné".

Mais la question qui se pose est de savoir si cet infime pourcentage des 200 milliards de dollars de la capitalisation boursière de l'entreprise est vraiment engagé dans les bonnes oeuvres ou s'il ne s'agit que d'une nouvelle forme de publicité...

Source : Reuters